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Quel français enseigner à l’heure de l’informatique? Le défi est dans le tri

Quel français enseigner à l’heure de l’informatique? Le défi est dans le tri

Jorge Juan Vega y Vega

"Quel français enseigner à l’heure de l’informatique ? Le défi est dans le tri." Actes du colloque, L’enseignement du français à l’ère du numérique, edited by M. Depeursinge, S. Florey, N. Cordonier, S. Aeby Daghé, J.-F. de Pietro. Lausanne, Haute école pédagogique du canton de Vaud, 2016, pp. 86-97.

RÉSUMÉ
Le défi serait celui-ci. De nos jours, l’apprentissage des langues doit faire face à trois types de problèmes interconnectés : intrinsèques (améliorer les techniques pour apprendre à apprendre, comprendre, s’exprimer et interagir à l’oral et à l’écrit, maitriser la grammaire, etc.) ; extrinsèques (décrochage scolaire, chômage des jeunes, analphabétisme fonctionnel, adaptabilité professionnelle, formation continue, etc.) ; médiatiques (expansion du virtuel, rapide obsolescence de l’outil informatique, utilisation superficielle et éphémère des données, sensation d’impunité vis-à-vis de la fraude sur internet, effet Google, etc.). Or cette « crise de l’intelligence » ne serait pas un fait nouveau (P. Valéry, 1957, 1081).

Face à ces difficultés, nous considérons – et ce serait le tri – que l’enseignement du français devrait orienter ses efforts vers des méthodologies développant des pratiques plus discursives, actives et créatives, de sorte que l’apprenant puisse assurer (de manière suivie, responsable, autonome et sensible) la bonne gestion de l’information. Pour y parvenir, il faudrait bien articuler les acquis de la tradition pédagogique avec les progrès actuels, et la qualité de la formation assurée avec les enjeux réels de nos sociétés.

En effet, « Le Conseil soutient également les méthodes d’enseignement et d’apprentissage qui aident les jeunes […] à se forger les savoirs, savoir-faire et attitudes dont ils ont besoin pour acquérir davantage d’indépendance dans la réflexion et dans l’action… » (CECR, 2002, 4). C’est pour cela que nous préconisons un apprentissage du français à travers les images, d’autant plus que l’humain pense en images (A. Damasio, 1999). Toutefois, faire entrer l’école dans l’ère du numérique n’implique pas de « nintendiser » l’éducation. Il serait préférable d’encourager chez l’apprenant des méthodologies qui, centrées sur la langue, développent des attitudes constructives et créatives en vue de favoriser une meilleure intelligence des images : « Les yeux de l’esprit sont les mots » (P. Valéry, 1957, 1040).

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